Le système bancaire et les cryptos
Depuis plusieurs années, les cryptos-monnaies ou crypto-actifs, déchaînent les passions : Bitcoin, Ethereum, Ripple et autres cryptos suscitent un intérêt considérable auprès des particuliers qui cherchent à soutenir des projets, une technologie voir même à en tirer profil. De leurs côtés, gouvernements et institutions financières traditionnelles cherchent encore à se positionner sur la viabilité et la postérité de ces monnaies numériques : peut-on réellement faire confiance aux crypto devises ? comment les contrôler ? quelle législation adopter ? Cette semaine, Créforma Plus s’intéresse aux rapports qu’entretiennent ces acteurs du monde économique entre eux, l’occasion idéale pour décrypter son champ lexical.
Votre spécialiste en formation e-learning IOBSP, IAS, IFP, décrypte les nouvelles cryptos monnaies :
Qu’est-ce qu’une crypto-monnaie ?
On parle de crypto-monnaie pour désigner une monnaie virtuelle créée et échangée de pair à pair sur un réseau informatique décentralisé appelé la blockchain.
Contrairement aux monnaies traditionnelles que nous utilisons au quotidien, une crypto-monnaie est immatérielle et indépendante de toute institution gouvernementale et financière.
Aujourd’hui, il existe des milliers de crypto-monnaies dans le monde. La plus connue reste le Bitcoin.
Qu’est-ce que la blockchain ?
La blockchain est une technologie de stockage où sont répertoriées par « blocs » toutes les transactions de ses utilisateurs. Chaque bloc est validé par des « mineurs » dont la technique dépend du type de blockchain (privée ou publique).
Dans le cas du Bitcoin par exemple, les mineurs utilisent la capacité de calcul des ordinateurs pour résoudre des problèmes algorithmiques et répondre ainsi à la technique du PoW (Proof-of-Work). La blockchain est une sorte de grand livre comptable public, réputé anonyme et infalsifiable.
Si les crypto-monnaies sont aujourd’hui sujet à controverse, de plus en plus d’entreprises et de gouvernements envisagent d’utiliser cette technologie pour d’autres cas que la monnaie numérique.
Qu’est-ce que le Bitcoin (BTC) ?
Créée en 2009 par un ou plusieurs individus se faisant appeler « Satoshi Nakamoto », le Bitcoin est la contraction des mots anglais «bit » (unité de mesure binaire) et « coin » (pièce de monnaie). Il permet d’acheter des biens et des services en ligne (site internet, application…) mais aussi dans des lieux de ventes physiques qui l’acceptent.
Depuis sa création, le Bitcoin a connu des taux de change très irréguliers. En 2009, un an après sa création, le Bitcoin ne valait que 0,00071 €. En 2011, sa valeur grimpait jusqu’à 4,15 € pour enfin atteindre un record historique à 16 323 € le 17 décembre 2017 !
Le Bitcoin attise la méfiance des gouvernements et des institutions bancaires traditionnelles puisqu’il s’échange en dehors des réseaux officiels. Certains pays comme la Bolivie, le Népal ou encore la Russie interdisent formellement l’utilisation du Bitcoin. S’il n’est pas illégal en France, sa condition est matière à réflexion pour le législateurs et les organismes monétaires.
Le système bancaire français et les crypto-actifs
Dans son Focus n°16 publié le 5 mars 20181, la Banque de France manifeste clairement son scepticisme quant à l’engouement des particuliers pour ce qu’elle préfère appeler « les crypto-actifs ». Selon elle, les crypto-actifs sont de véritables « vecteurs de risques de cyber-attaques, de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, tout en ayant un coût environnemental ».De ce constat, la Banque de France propose une liste de réglementations pour freiner les risques identifiés :
1. Réglementer les services offerts à l’interface entre la sphère réelle et les crypto-actifs.
2. Encadrer les placements en crypto-actifs.
3. Développer une politique européenne et internationale commune.
La Banque de France n’est pas la seule à alerter sur le risque potentiel des investissements crypto monétaires : en décembre 2013, un communiqué de presse de l’Autorité bancaire européenne alertait le grand public quant à l’instabilité du marché des crypto monnaies. Plus récemment, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) reprenait sur Twitter le tennisman Gaël Monfils qui encourageait sa communauté « à s’y intéresser ».
Début 2018, la Chine et la Corée du Sud envisageaient elles aussi d’interdire le Bitcoin. Bien que ces mesures soient encore à confirmer, leur simple annonce a eu un impact drastique sur les cours des crypto monnaies.En France, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a annoncé lors d’une interview qu’il confiait à Jean-Pierre Landau, ancien sous-gouverneur de la Banque de France, une mission sur les crypto monnaies et d’en dégager des suggestions de réglementation.
Affaire à suivre donc …!
1PDF la Banque de France | L’émergence du Bitcoin et autres crypto-actifs : enjeux, risques et perspectives